
Onze nouvelles présentées sous forme de dyptique. Dans le premier volet, qui a donné son titre au recueil, les récits inscrits dans des lieux très divers - la Provence, Séville, Paris - présentent tous, de quelque façon, des âmes en fugue. Fuyant ou tâchant de fuir le quotidien, le limité, la douleur, la haine. Avec, pour résolution au sens musical du terme, l'abandon au destin ou le retour au réel, mais un réel ici et là transfiguré par la Révélation d'un visage, d'un pays...
Dans le deuxième volet, Récits des hauts plateaux, les lieux se circonscrivent à l'Ardenne qui serait aussi bien une terre d'ailleurs, lointaine, un peu mythique et comme recréée par une imagination grossissant les traits et dilatant les espaces avec une vive jubilation.
Dramatiques souvent, parfois fantaisistes sinon fantastiques, les récits sont écrits dans un style où pointe un soupçon d'ironie un humour léger par lequel l'auteur prend quelque distance par rapport à son oeuvre. Sauf quand l'émotion est la plus forte, comme L'ombre voisine et Anna Levrault, qui sont sans doute exemplaires d'un ouvrage où se révèlent une grande habilité de construction et une langue d'une force expressive évidente.